
« Accélérer la reprise inclusive et verte après de multiples crises et la mise en œuvre intégrée et intégrale de l’Agenda 2030 pour le développement durable et de l’Agenda 2063 ». C’est sous ce thème que la capitale nigérienne (Niamey) a accueilli du 27 février au 2 mars 2023 le neuvième Forum régional africain sur le développement durable. Des experts en matière de gestion des ressources en eau venus des quatre coins de l’Afrique et de l’Europe ont ausculté la problématique de l’accès à l’eau dans un contexte de crises multiples et ont excipé des solutions technologiques capables d’assurer un mieux-être à tous les usagers de l’eau.
Les chiffres donnent le tournis. Plus 400 millions d’africains vivent dans des conditions exécrables faute d’un accès durable à l’eau. Ils constituent environ le tiers de la population africaine. Et le double, soit environ 8OO millions manquent cruellement de système d’assainissement. La situation risque de s’empirer à cause de la crise climatique qui induit une raréfaction du précieux liquide. C’est dans un tel contexte conjugué à la crise sécuritaire frappant un pan important du continent que les organisations expertes en matière d’eau comme la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et des personnes ressources se sont retrouvé à Niamey pour réfléchir et proposer des solutions technologiques innovante pour prévenir le contenir de la catastrophe hydrique imminente. C’est d’ailleurs à juste propos que le président Nigérien, Mohammed Bazoum, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a fait montre d’une grosse inquiétude en évoquant la problématique des villes et communautés africaines souventes fois victimes soit de graves pénuries d’eau ou d’inondations mortifères. Dans la foulée, il a longuement interpellé les participants à proposer des outils et solutions technologiques innovantes aux fins de changer la donne et améliorer les conditions de vie des centaines de millions d’africains qui souffrent le martyr par manque d’eau.
Ce forum a été un creuset de réflexion de haut niveau, de partage d’expérience, de bonnes pratiques. D’ailleurs dans la litanie des communications, Saad Azzaoui, directeur maitrise d’ouvrage Lydec Maroc a disséqué le thème : « Les nouvelles technologies au service de la lutte contre le stress hydrique ». Sa présentation a permis à l’assemblée de prendre connaissance des outils et principes d’une gestion rationnelle et durable de l’eau au Maroc. Il a ainsi longuement présenté des techniques innovantes permettant de réduire considérablement la perte et le gaspillage d’eau, une gestion dynamique qui s’adapte à la demande.
La nécessité d’un financement adéquat
La question de l’investissement dans le secteur a aussi été un point important des échanges. Il a été rappelé que le secteur connait un gap de financement de 30 milliards de dollar par an. Les participants ont unanimes reconnu la nécessité de combler ce vide afin d’assurer entre autres la sécurité hydrique, la sécurité alimentaire, prévenir les conflits liés à l’eau…
Hamidou TRAORE