Les chercheurs Kadidiatou Kadio et Habibou Fofana ont présenté ce jeudi 29 décembre 2022 à Ouagadougou, les résultats de leur recherche sur l’évolution des politiques sociales de l’emploi et de l’éducation, santé, logement au Burkina Faso.
C’est le programme « Politique sociale genrée et transformatrice en Afrique post-covid-19 » (GETSPA) qui a balisé les recherches des deux universitaires : le docteur Kadidiatou Kadio du CNRST (Centre national de recherche scientifique et technologique) et le docteur Habibou Fofana de l’Université Thomas Sankara. Selon ce dernier, ce programme mis en branle depuis janvier 2021 est exécuté sous l’égide de l’Institut des Etudes Africaines (IAS) de l’Université du Ghana, « avec pour mission de transformer… les discours, des approches et des cultures de l’élaboration et la mise en œuvre des politiques sociales en Afrique ». Son exécution a la particularité d’être entièrement financé par des fonds aficains à travers l’organisation Open Society Institutes of Africa.
GETSPA est implémenté dans 31 pays africains regroupés en « cluster » pour faciliter les travaux de comparaison. Le Burkina Faso se trouve avec le Benin et la Côte d’Ivoire. Il est mis en œuvre par un réseau d’universitaires du développement social engagés à travailler ensemble à la réalisation d’un programme de « politique sociale transformatrice et équitable pour le développement de l’Afrique ». Au Burkina ce sont les docteurs Kadidiatou Kadio Habibou Fofana qui ont réalisé l’étude. Ce sont deux chercheurs qui ont présenté les résultats de leur travail focalisé sur les secteurs de la santé, du logement, de l’éducation et de l’emploi. Docteur Kadio Kadidiatou qui a présenté le fond du document est partie depuis la période d’avant les indépendances passant par les différentes périodes post indépendances, notamment les périodes de crise économique (1990 – 2000), l’air révolutionnaire, la période des post Ajustements structurelles (2000-2015) jusqu’au chauds moments du Covid 19 et après. Avant tout propos, Dr Kadio a livré une définition consensuellement arrêtée par les chercheurs mobilisés. Dans une approche large, elle a défini les politiques sociales comme « des interventions collectives visant à affecter directement le bien-être social, institutions sociales et relations sociales . Il est concerné par les effets redistributifs de la politique économique, la protection des personnes contre les aléas du marché et les conditions changeantes telles que l’âge, le renforcement du potentiel productif des membres de la société ». Passant à revu chaque secteur, l’universitaire a mis en exergue les forces et les faibles dans ces différents secteurs pendant les périodes étudiées. Mais toutes ces périodes, on peut retenir que les politiques publiques mis en œuvre répondaient dans un premier temps aux intérêts des colons. Ensuite, l’élite qui a succédé aux colons ont perpétué cette tendance en maintenant des politiques publiques qui ne leur sont favorable au détriment de la majorité des populations.
Les deux universitaires ont par ailleurs insisté sur l’intérêt d’investir dans le social. Selon eux, cela permet entre autres de développer un capital humain productif capable de booster le développement économique du Burkina Faso. Docteur Habibou Fofana a ajouté que ce sont des investissements auxquels il ne faut pas attendre tout de suite des résultats mais qui conditionnent un futur sûr.
Les participants issus de l’administration publique et des structures privées ont apprécié les résultats des recherches qui mettent exactement le doigt sur les problèmes fondamentaux du Burkina Faso. Ils largement recommandé de poursuivre la réflexion sur leur mise en œuvre concrète aux fins de sauver des millions de Burkinabè du martyr de la misère. Ils n’ont cessé de fustiger une gouvernance fautrice d’inégalité toujours en cours au Burkina. Comme piste de changement, ils ont largement demandé un changement de paradigme en mettant en place des politiques alternatives salutaires pour tous.
Hamidou TRAORE