Après une auscultation du système fiscal burkinabè, le Centre de Recherche Appliquée à la Finance Publique (CERA-FP) relevé des cas « d’injustices ». Ces injustices consacrent malheureusement des injustices sociales et maintiennent des millions de Burkinabè dans la misère. Pour changer la donne, les chercheurs du CERA-FP proposent l’adoption d’une fiscalité progressive.
C’est ce jeudi 24 février 2022 à Ouagadougou, que le document a été présenté à la presse par le secrétaire général du CERA-FP, Hermann Doanio Economiste, expert en finances publiques Secrétaire exécutif du CERA-FP. Il s’est longuement attardé sur les vertus de la fiscalité progressive dans une logique de l’avènement d’une justice sociale avérée au Burkina Faso. Ainsi, le secrétaire général, a d’abord défini la fiscalité progressive comme celle consistant à prendre à chacun en fonction de sa capacité contributive. En d’autres termes, plus on a un revenu important, plus on doit contribuer pour les ressources étatiques. Et moins on gagne, moins on doit contribuer. Hermann Doanio signale que la fiscalité progressive peut être appliquée à des taxes individuelles ou à un régime fiscal dans son ensemble. Dans la foulée, il signale que cette fiscalité « répond à un but de justice sociale et de redistribution de richesses nationales entre les plus démunis et les plus riches permettant d’atteindre l’équité verticale ; c’est-à-dire de réduire les écarts de revenu entre les individus. ». En effet, l’économiste explique que les tranches les plus faibles des assujettis sont « exonérées afin de satisfaire les besoins économiques de base (logement, nourriture, etc.) alors que les tranches les plus élevées sont imposés plus fortement. » L’étude indique également que la progressivité de certains impôts permet de compenser le caractère régressif des impôts proportionnels à l’image de la TVA qui pèse beaucoup plus sur les ménages à faibles revenus.
Malheureusement, cette donne qui peut énormément contribuer à l’amélioration des conditions de vie d’une kyrielle de Burkinabè est très faiblement appliquée dans le système fiscal actuel du pays. D’où, entre autres recommandations, l’étude propose de définir des taux de TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) progressifs en fonction des biens consommés (biens de luxe et biens vitaux).
Hamidou TRAORE