Ambitieuse et tenace, la jeune Fora Losiane Kanson a réussi à fonder « Eden Esthétik ». Son propre salon dédié à la manucure-pédicure, les soins du visage, soin du corps, le massage amincissant et relaxant, etc. C’est un salon spacieux de trois cabines entièrement équipées « d’appareils dernier cri ». Mieux, elle équipe son entreprise de produits bio qu’elle propose à sa clientèle pour améliorer leur condition sanitaire. Le chiffre d’affaires de Flora Kanson est tout simplement ahurissant.
Elle rêvait depuis belle lurette être à la tête de sa propre entreprise. Elle s’est battue avec témérité et aujourd’hui le rêve est devenu une réalité. Quand Flora Kanson commençait dans la coiffure en 1998, c’était une vision précise. Engranger le maximum de compétence pour assurer la gestion de son propre salon. Un apprentissage de coiffure étendu à d’autres formations Flora Kanson a commencé par 2 ans de formation en tant que coiffeuse dans un salon à Abidjan. En 2000, elle regagne son pays (Burkina Faso). Elle intègre un salon à Ouagadougou où en plus de la coiffure, elle apprend la manucure-pédicure. La jeune passe 6 ans dans ledit salon. Elle ira vendre ses compétences dans un autre non pas en tant que coiffeuse mais en qualité d’esthéticienne en manucure-pédicure. Elle passera 4 ans dans ce salon. Mais Flora a une idée en tête. Commencer à cotiser de l’argent pour acheter ses propres instruments de salon. Une de ses fidèles clientes lui donne d’utiles conseils qui galvanisent la jeune fille davantage dans sa quête d’indépendance. Elle ne tarit pas de la remercier et de tenir des propos laudatifs à son endroit.
« Dit merci à Kadi Jolie alias madame Glez pour moi »
Son application au travail fait que Flora Kanson reçoit plusieurs clientes dans les salons où elle exerce. A titre illustratif, c’est le cas de madame Glez qui venait faireses manucures-pédicures chez la jeune fille. Kadi Jolie lui conseille d’ajouter d’autres cordes à son arc en s’adonnant à d’autres formations. Ce qui lui permettra de se distinguer dans un secteur saturé où la concurrence fait rage. En plus de ses utiles conseils, Kadi Jolie l’aide à trouver ces formations. Flora négocie avec son patron pour avoir deux jours dans la semaine pour suivre ces enseignements.
Finalement, elle trouve la formation plus captivante et prometteuse. Elle veut alors se donner à fond à la formation et lui consacrer plus de temps. Mais très vite, elle fait face à un dilemme. Le salon qui l’a engagé la rémunère bien et le quitter c’est en quelque sorte sacrifier son gagne-pain.
Sa volonté de renforcer ses capacités et son rêve de création de sa propre boîte vont peser dans le choix qu’elle doit opérer. C’est ainsi qu’elle décide de sacrifier son salaire pour se consacrer et se donner à fond à la formation. « Je savais qu’à la longue cette formation allait beaucoup m’aider dans le futur», assure-telle. Dans la structure de formation, Flora renforce davantage ses compétences en manucurepédicure en plus de s’initier dans d’autres domaines ; notamment les soins corporels. Et elle se fait vite remarquer par son dévouement au travail. «Je travaillais vraiment avec passion et j’aimais ce que je faisais », souligne Flora. La structure qui l’a formée reçoit également de la clientèle pour les soins corporels. Le responsable décide d’engager Flora à cause de son dévouement au travail. Elle était d’ailleurs mieux payée que dans le salon qu’elle a quitté. En plus, une politique pour galvaniser les travailleurs est instituée dans la structure de formation. En plus du salaire, chaque travailleur est rémunéré au pourcentage des clients sur qui il exécute une tâche.
Flora indique qu’il lui arrivait de « gagner jusqu’à 200 000 F CFA à la fin de beaucoup de mois ». Et toujours dans la logique de son rêve, elle assure qu’elle épargne et chaque année elle se rend au Ghana pour acheter des appareils pour préparer l’ouverture de son salon.
Le coup de pouce de l’oncle
Dans la foulée, un de ses parents vivant au Canada vient rendre visite à la famille et lui suggère d’ouvrir son propre salon. Elle lui apprend que c’est ce qu’elle est train de faire. L’oncle lui demandece qui manque. Elle expose le reste d’appareils manquant et un local pour lancer ce salon. Ce dernier lui propose alors une aide financière capable d’ouvrir le salon. Mais ne connaissant pas la jeune fille, ce dernier n’a pas tout à fait confiance. Il suggère de travailler avec elle en tant qu’associé ou partenaire. Flora souligne qu’elle également de son côté n’était pas trop partante pour travailler avec un parent et ce, pour éviter les querelles intestines. Mais, les deux parents finissent par lier un partenariat sur la base de termes clairs que chacun de son côté s’oblige à respecter. Institut Eden Esthétik draine une forte clientèle Eden Esthétik est situé au 1200 logement. Au premier étage d’un imposant bâtiment abritant plusieurs services dont des banques, des institutions financières, une grande école, etc. Eden Esthétik est un salon spacieux avec trois cabines équipées d’un appareillage de « haute qualité ». Il y a également une salle d’attente dotée de magazine sur la santé, l’art, l’esthétique, etc. Eden Esthétik fait de la manucurepédicure, les soins du visage, soin du corps, les épilations à la cire, les massages amincissant et relaxant. Flora ajoute sa touche personnelle à ces activités. Elle utilise des produits bio qu’elle concocte elle-même en collaboration avec d’autres partenaires. Les clients notamment nantis s’y bousculent. Essentiellement constitués de dames, nombre de clients viennent à elle, -selon eux-, à cause du savoir-faire qu’elle a toujours fait montre.
« Quand on te donne, toi aussi il faut donner »
Flora s’est battue sans avoir recours à une dette en banque ou avec l’Etat à travers les différentes structures dédiées à la lutte contre le chômage. Elle lance un appel à ses « soeurs ». Flora les invite à se fixer des objectifs et accepter de se battre corps et âme pour les réaliser. Mais surtout à ne jamais se décourager. Elle estime que si elle a pu réaliser son objectif, ses « soeurs » peuvent également arriver à en faire autant. Pour elle, il n’y a pas de sous-métier. Flora se propose d’ailleurs de donner un coup de main à toutes celles qui désirent être formées dans un quelconque domaine que son salon exerce. « Quand on te donne, il faut aussi donner », lance-t-elle en poussant un souffle.
Hamidou TRAORE