
Le presidium lors de cérémonie d'ouverture de la formation des journalistes à Dakar
Du 14 au 19 aout 2022, des journalistes de l’Afrique de l’ouest ont été formés sur les « enjeux de l’eau » à Dakar, capitale sénégalaise. A l’occasion, une large variété de thématiques afférentes à la question de l’eau, a été disséquée par des experts avertis.
Durant les cinq jours, en moyenne trois thèmes sont traités. Ce qui a permis aux journalistes venus du Burkina Faso, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal et du Togo de renforcer leur connaissance sur pratiquement tous les aspects de l’eau. La cérémonie d’ouverture, marquée par trois communications, a planté le décor sur l’importance irremplaçable de l’eau dans tous les secteurs d’activité et les enjeux qui pèsent sur cette ressource rare en Afrique. Ainsi, M. Thierry Amoussougbo, Chef de la division e-learning et gestion des connaissances de l’institut africain de développement économique et de planification des Nations unies, basé à Dakar, a rappelé que l’eau joue un rôle central dans la quête des atteintes de plusieurs points des Objectifs du Développement Durable en Afrique à l’horizon 2030. Il cite notamment l’accès à alimentation, à la santé, à l’énergie, à l’accès à une eau salubre en quantité suffisante, etc. Dans la foulée, il a attiré l’attention des journalistes sur les menaces notamment le réchauffement climatique qui risquent d’obstruer l’atteinte des engagements pris par les Etats. Dans la même veine, le docteur Boubacar Barry, membre du Forum de l’eau de Dakar tenu (tenu du 21 au 26 mars 2022 reconnait à son tour que « l’eau est centre de toutes nos activités » et est par conséquent au cœur du développement socio-économique du continent. Mais le docteur est alarmiste car selon lui, la rareté de la ressource risque d’exacerber les conflits entre populations, voire entre Etats partageant les mêmes cours d’eau. La communication du docteur TOBIAS SCHMITZ, représentant de The Water Diplomat/Geneva Water Hub, a eu le mérite de rappeler la genèse de la diplomatie de l’eau. Elle a mis en exergue les efforts consentis par les Etats sous l’égide des Nations unies pour privilégier la voie diplomatique ou même traduire une vision commune de la gouvernance des ressources en eau partagées à travers des conférences internationales et l’adoption de conventions. Il a ainsi illustré ses propos par la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement Stockholm 1972, passant par la Convention des Nations unies sur la protection et l’utilisation des cours d’eau de 1992 pour aboutir au Forum de l’eau de 2022 de Dakar. Ces instances et ces réglementations sont pour lui des leviers importants pour assoir des stratégies et politiques à même de discipliner les différents usages de l’eau et garantir à tous les droits humains afférents à l’eau. Il s’agit notamment des droits à la vie, à la dignité, à l’assainissement, etc.

Pour voir droits humains fondamentaux se réaliser, M. Thierry Amoussougbo a invité les journalistes formés à s’approprier les connaissances et travailler à l’éveil d’une conscience écologique en Afrique notamment dans le secteur de l’eau. Dans la même lancée, le docteur Boubacar Barry a, au cours de la cérémonie de clôture, intervenue ce vendredi 19 aout, engagé les journalistes africains a mobiliser tout leur pouvoir pour induire une gestion efficace, efficiente et durable des ressources en eau aux fins de non seulement assurer un accès à l’eau et à l’assainissement à tous les citoyens, mais aussi à minimiser les menaces qui pèsent sur cette ressource.
En rappel, Africa 21 est un think tank créé en 2011, pilier de la Genève internationale, engagé dans la promotion et pour la mise en œuvre du développement durable, et en particulier les 17 engagements de l’Agenda 2030 de développement durable de l’ONU.
Hamidou TRAORE