En adoptant le Programme Continental d’Investissement dans le domaine de l’Eau en Afrique (AIP) en février 2021, les Chef d’Etat de l’Union Africaine (UA) affichent une volonté de corriger le sous financement dans un secteur aussi stratégique. Ce changement de cap va améliorer la situation de plusieurs centaines de millions de personnes sur le continent à travers la réalisation d’infrastructures et des projets socio-économiques. M. Armand Houanye, secrétaire exécutif du GWP-AO (Global Water Partnerships Afrique de l’Ouest) qui a présenté ce programme aux journalistes à l’occasion d’une formation des journalistes organisée par Africa 21 du 14 au 19 août 2022 dans la capitale sénégalaise, révèle que ce programme a pour objectif principal de combler le « déficit d’investissement dans l’eau et de promouvoir la création d’emploi et un développement résilient au climat grâce à des investissements sensibles au genre dans la sécurité en eau et les services d’assainissements durables ». A termes, les principaux résultats recherchés à travers ce programme sont, d’abord de mobiliser « 30 milliards de dollar par an pour des investissements pour la sécurité en eau et l’assainissement résilients au changement climatique ». Ensuite, permettre à « 250 millions de personnes de bénéficier d’investissements résilients dans le domaine de l’eau ainsi que des opportunités économiques ». En plus, il s’agit également de « créer 4 millions d’emplois indirects au profit des jeunes et des femmes vulnérables et pauvres ». Enfin, « créer un million d’emplois directs grâce à une sécurité en eau résiliente au changement climatique et à un assainissement durable ».
Alex Simalabwi, Secrétaire Exécutif et Directeur de l’Unité d’Appui à l’AIP au sein du Partenariat mondial de l’Eau (GWP) Afrique australe et du Bureau de Coordination du GWP pour l’Afrique, fait remarquer que le niveau de réalisation des infrastructures hydrauliques à travers l’Afrique reste insuffisant par rapport aux objectifs souhaités pour répondre aux besoins en eau du continent et dans la quête d’atteinte les objectifs du point 6 des ODD 2030. M. Armand Houanye précise que seulement 10 à 19 milliards de dollar par an sont investis dans la sécurité de l’eau avant l’avènement de l’AIP. Alors qu’un investissement de « 64 milliards de dollar par an est nécessaire » pour atteindre la Vision africaine de l’eau.
L’AIP vient donc corriger le sous financement dans ce secteur. Ainsi, M. Alex Simalabwi signale que ce programme accélérera les investissements dans les infrastructures hydrauliques régionales, transfrontalières et nationales résilientes au changement climatique, telles que les barrages, les systèmes de transfert d’eau, les systèmes d’irrigation, les systèmes d’information sur la gestion de l’eau, l’approvisionnement en eau et les infrastructures sanitaires, qui sont indispensables pour répondre aux besoins socio-économiques croissants de l’Afrique.
Hamidou TRAORE
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